UN DIMANCHE COULEUR BILAN
Il arrive parfois que dans sa vie, on éprouve le besoin de faire un "bilan" des rêves et des envies passées... pour voir celles qui se sont réalisées ou pas.
Les rêves commencent dés l'enfance, et c'est tant mieux ! Mais parfois certains parents, pensant bien faire, tuent chez leurs enfants le désir d'en réaliser certains, sous prétexte qu'ils leur paraissent "fous". Rester dans la norme, c'es tellement plus rassurant !
Ah, les étiquettes !.... Combien peuvent-elles êtres lourdes à porter, ben qu'invisiblement fixées ! Ces petits rectangles sont fabriqués pour être décollés. C'est, à mon sens, leur seule raison d'être !
Je n'ai jamais aimé les étiquettes... Elles sont si souvent faussées, ne révélant que rarement nos véritables identités. Elles me rappellent ma scolarité, et le livres prêtés en début d'année, qu'il ne fallait surtout pas égarer.
Certains souvenirs d'adolescence m'amusent aujourd'hui. Je revois certains notables, au sortir de la grand'messe, et leurs discussions souvent stériles sur l'avenir tout tracé de leurs progénitures.
Le fils ? Destiné à reprendre, sans aucune échappatoire possible, la succession de "Papa"... Cela allait de soi.
La fillette ? Mère au foyer, après un beau mariage... suivant les traces et l'exemple de sa mère avant elle. Travailler ? Pourquoi donc ? Son époux pourvoira à ses besoins matériels.
Ces personnes avaient hélas oublié, au passage, que la destinée de leurs enfants ne leur appartenait pas. J'ai assisté ainsi à pas mal de clashs intergénérationnels... et certaines brouilles tenaces perdurent encore aujourd'hui au sein de ces familles.
Et moi, où en suis-je dans mon parcours, par rapport à mes propres rêves?
Enfant, je déconcertais déjà mes proches, en refusant de me "couler" dans le moule qu'ils me destinaient. Certains n'aimaient pas mon regard, le trouvant déjà trop "adulte".
De santé fragile à l'époque, je m'étais réfugiée dans les livres, et dans la compagnie de quelques animaux, qui m'ont donnés gratuitement l'amour et l'attention qui me manquaient cruellement à l'époque.
J'ai commencé à écrire au début de l'adolescence, acceptant de devenir "paria" plutôt que de devoir renoncer à ce qui allait devenir ma principale passion. Je voulais déjà confusément devenir écrivain.
Certaines étiquettes m'ont alors fait très mal : "anormale" "incorrigible rêveuse" ... J'en passe et des meilleures !...
Ils ont failli "tuer" un de mes plus beaux rêves d'enfant... en me faisant méchamment remarquer à tout propos que je ne valais rien, et que mes récits n'intéresseraient jamais personne. Pourquoi persister dans mes chimères ? Je devais "rentrer dans le rang", oublier cette utopie ! Mieux : j'étais, dans ces moments-là, "cordialement" invitée à me faire oublier.
Quelques décennies ont passées à la grande horloge du temps. Je suis aujourd'hui en passe de réussir mon pari. J'avais donc raison de m'obstiner, et de croire que ce rêve pourrait un jour devenir une réalité.