SUBLIME AMOUR
Cloué face aux vivants, sur une croix infâme
Son corps martyrisé n'était qu'une chair vive,
Oubliant les tourments qui enserraient son âme
Sa voix s'est élevée, déchirante et plaintive.
La première prière qu'il adressa à Dieu
Révèle la tendresse de son cœur généreux.
"Ô Père de Bonté, accorde ton pardon
Aux bourreaux aveuglés qui ne savent ce qu'ils font."
Qui aurait cru à cet instant
Qu'il était vraiment Fils de Dieu
Alors qu'il gisait, impuissant,
Réduit à cet état piteux.
Seul son compagnon d'agonie entr'aperçut la Vérité
Bravant l'Enfer et sa furie il décida de s'amender.
Au larron repenti qui fit acte de foi
Il dit : "Au Paradis, je t'emmène avec moi."
Voyant sa tendre mère, comme lui déchirée
Par la douleur amère, châtiment du péché
Il apaisa du deuil le douloureux tourment
En lui donnant pour fils le Bienheureux Saint Jean.
Au disciple qui craint de l'Enfer la malice
Jésus donne un remède efficace et puissant
"Reçois ma tendre mère, obéis-lui, mon fils,
Et sa grâce chassera bien loin de toi Satan !"
Maudit de Dieu en apparence,
Il vit le Ciel se refermer
Et son âme connut la souffrance
De l'abandon et du rejet.
Il vit le Ciel se refermer
Et son âme connut la souffrance
De l'abandon et du rejet.
Brûlant d'amour plus encore que de fièvre
L'agneau immolé cherche un soulagement
A la soif ardente qui dessèche ses lèvres
Et consume son cœur depuis si longtemps.
Souffrant l'amertume de l'abandon du Père
Dans la solitude, il finit sa vie,
Par son obéissance, il a vaincu l'Enfer
Des desseins divins, Tout est accompli.
Remettant son esprit entre les mains du Père
Le Divin Roi des Cieux rejoint alors sa cour,
Sa Passion a changé la face de la terre
Comprendrons-nous jamais un si sublime amour ?