LA SUEUR DES CARGOS
Résumé du livre
Ces poèmes avec les idées et les images, les pans de ciel bleus et ceux plus sombres des nuits d’orage, ces quelques morceaux de moi qu’ils essaient de transporter, demeureront de simples dépôts d’encre noire sur du papier blanc ; un peu comme ces particules quantiques qui n’auraient de réalité tangible que si elles sont observées… J’aime bien cette idée qui fait que les mots alignés dans un livre demeurent des ondes incertaines tant que le livre est fermé et ne prennent sens et consistance que lorsqu’un œil intéressé et attentif se porte sur eux. Dans cette optique, mes textes demeureront souvent, je le crains, dans cet état d’incertitude quantique ; je n’écris pas des poèmes mais des ondes poétiques !
Écrire n’est pas pour moi un plaisir en soi, mais au contraire une forme de souffrance nécessaire, une sorte de démarche cathartique ; et si plaisir il y a c’est celui de la douleur salvatrice et au final agréable que l’on ressent en massant un muscle contracté et douloureux…
Je refuse donc toute obligation contraignante sur la forme (parlons, si on veut, de poésie libre) et si un certain nombre de mes textes s’orientent vers des formes d’inspiration néo-classiques, ce n’est qu’un des effets paradoxal de cette liberté !
Si ces traces d’encre ont quitté leur état ondulatoire pour devenir l’espace d’un instant des particules, des mots, des phrases, c’est qu’un lecteur les parcourt ! A celui-ci je souhaite d’agréables moments…
Ce que j’en ai pensé
Je remercie tout d’abord Christian Gastou pour la confiance qu'il m’a témoignée en me proposant de découvrir et de chroniquer son recueil de poèmes intitulé La Sueur des Cargos. Ce recueil, composé de mille fragments d'instantanés de vie, résonne comme autant de cris où passé et présent s’entremêlent, évoquant tour à tour nos espoirs, nos joies et nos peines.
La fluidité des rimes et la richesse des idées confèrent aux textes une qualité immersive et agréablement surprenante. Gastou, par son talent, sait captiver son lecteur dès les premières lignes. Le choix de la couverture, représentant un visage féminin, m'a d'abord interpellée. Puis, au fil de ma lecture, j'ai compris la justesse de cette représentation : la vie et la liberté se personnifient à travers ce visage, symbolisant la force et la beauté des mots de l’auteur.
Ma découverte fut d'autant plus enrichissante lorsque j’ai réalisé que Christian Gastou partageait avec moi une passion pour l’époque médiévale des Croisades, et particulièrement celle menée contre les Albigeois. Les dernières pages de l’ouvrage révèlent cette fascination, enrichissant le recueil d’une profondeur historique et d’une dimension quasi épique.
Ses poésies sont des instantanés de nos âmes, saisies sur le vif, se dévoilant graduellement au fil des pages. Chaque poème est une porte ouverte sur des souvenirs que nous pensions parfois avoir définitivement oubliés.
La Sueur des Cargos tisse une trame de mots libérant les fragrances précieuses de notre enfance, les vacances entre amis ou les premières amours, ces moments qui marquèrent notre entrée dans le royaume des adultes.
La poésie de ce talentueux auteur devient parfois la Némésis de souvenirs douloureux, dont l'étreinte implacable nous rappelle la fragilité de nos existences.
Cet ouvrage séduira avant tout les amateurs de poésie percutante, vibrante et résolument vivante. Toutefois, il saura également toucher un public plus large. La diversité des goûts des lecteurs trouvera écho dans la danse subtile des mots de Christian Gastou, chacun étant libre de se laisser emporter ou non par son écriture.
Pour ma part, mes préférences vont aux textes suivants :
L’Eau de Souvenirs : un poème poignant qui capture avec délicatesse les réminiscences d’un passé où chaque goutte d’eau symbolise un souvenir enfoui.
Le Labyrinthe : une exploration de l’âme humaine, un voyage introspectif à travers les méandres de nos pensées et émotions.
Tendre Présage : un poème doux et prophétique, évoquant avec une justesse rare les signes précurseurs de nos destinées.
La Voix du Temps : une réflexion profonde sur le passage du temps, ses empreintes et les échos qu’il laisse derrière lui.
Mon préféré entre tous reste L’Exil de Merlin. Ce texte magnifiquement écrit transporte le lecteur dans une dimension mythique, où la légende et la réalité se confondent dans une harmonie parfaite.
Dans le dernier chapitre consacré aux Chants des Croisades, mon coup de cœur va incontestablement à la poésie titrée « Le Pré des Condamnés – Montségur 1244 » suivie de l’hommage rendu « Aux Derniers des Bons Hommes, quelque part en Pays d’Oc, vers l’An 1300 ». Ces poèmes nous plongent dans l’histoire avec une intensité émotionnelle qui laisse une marque indélébile.
La Sueur des Cargos mérite incontestablement sa place dans la bibliothèque des amateurs de poésie moderne, ceux qui refusent obstinément de s'enfermer dans les carcans arbitraires imposés depuis trop longtemps.
Je recommande chaleureusement ce livre à tous les lecteurs amateurs de belles rimes, en quête de nouveautés surprenantes et prêts à s'aventurer hors des sentiers battus de la poésie dite "traditionnelle". Christian Gastou offre, à chacun de ses lecteurs, la possibilité d'intéressants voyages intérieurs d'une beauté envoûtante, invitant leur imagination à renaître au détour de chaque page, comme autant de phénix amoureux de leurs vies.