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ORINIPHAGE

Résumé du livre

Les oniriphages rôdent dans la nuit noire, dévorant les cauchemars de leurs victimes, mutilant ainsi leurs âmes.
Sorcière impulsive et orpheline, Stella les traque, mais elle est soudain prise au piège d’une malédiction, et se transforme à son tour en monstre...
Afin de la libérer de son fardeau, Stella et ses alliés explorent les méandres d’un univers onirique peuplé de rêves corrompus, de contrôleurs maniaques, de poupées terrifiantes et d’enfants perdus.
Leurs blessures du passé menacent toutefois de les retourner les uns contre les autres, à moins qu’ils n’apprennent à se reconstruire ensemble...

Ce que j’en ai pensé

Il y a des romans de Fantasy qui s’installent tranquillement dans notre bibliothèque, et d’autres qui s’y inscrivent comme une évidence. Les Oniriphages de Siana appartient clairement à cette seconde catégorie.

Dès les premières pages, j’ai été happée par l’univers singulier de ce roman qui, loin de se contenter de recycler les codes du genre, les réinvente avec originalité, maturité et profondeur. S’il est une qualité que je recherche avant tout dans mes lectures de Fantasy, c’est la cohérence de l’univers proposé. Car créer un monde magique est une chose ; lui donner une âme crédible, en est une autre. Et sur ce point, Siana signe une œuvre absolument remarquable.

Dès l’objet-livre, la magie opère. La couverture, superbe et évocatrice, reflète à merveille l’esthétique sombre et onirique du récit. Elle attise la curiosité, évoque l’étrange, et prépare idéalement à la plongée dans ce monde où les frontières du réel et du rêve se confondent.

Le point de départ de l’histoire est saisissant : des créatures nommées oniriphages apparaissent la nuit pour dévorer les cauchemars humains, dérobant au passage une part d’âme à leurs victimes. Ce postulat original donne lieu à une intrigue dense et psychologiquement profonde. Car au-delà du combat contre ces entités cauchemardesques, c’est un voyage initiatique que nous propose l’auteure.

Stella, jeune sorcière orpheline élevée par Roxanne, voit sa vie basculer après un sort échoué qui la condamne à devenir elle-même un oniriphage — l'incarnation même de ce qu’elle traquait autrefois. Pour la sauver, Roxanne et Tristan l’accompagnent dans le monde obscur des oniriphages, là où les épreuves ne sont pas que physiques, mais intérieures, symboliques, et chargées de sens.

Chaque personnage affronte alors ses blessures enfouies, ses failles, ses peurs intimes, dans une dynamique de résilience bouleversante. C’est là toute la force du roman de Siana : sa capacité à faire résonner l’extraordinaire avec l’intime, à transformer un récit de sorcellerie en une réflexion puissante sur l’identité, la culpabilité, l’acceptation de soi et la transformation intérieure.

Stella, Roxanne, Tristan… tous sont profondément humains, dans leurs contradictions, leurs doutes, leurs errances. Et même ceux que l’on croit d’abord lumineux révèlent parfois une face plus trouble, tandis que les plus sombres laissent entrevoir une rédemption possible.

L'écriture de Siana est à l’image de son univers : fluide, immersive, poétique, servie par une belle maîtrise du rythme narratif. On tourne les pages sans s’en rendre compte, tant le style est addictif, sans lourdeur, sans surcharge, mais toujours juste et évocateur.

Si vous attendez d’un roman de Fantasy qu’il vous transporte ailleurs tout en vous ramenant subtilement à vous-même, alors Les Oniriphages est fait pour vous. Il ne se contente pas d’enchanter : il interroge, bouscule, éveille.

Une œuvre mature et intelligente, que je recommande avec enthousiasme à toutes celles et ceux qui aiment la Fantasy introspective, sensible, mais aussi audacieuse dans ses choix narratifs.

Merci à Siana pour cette lecture qui restera longtemps présente dans mon esprit, comme un songe dont je ne voudrait pas vraiment me réveiller.

Lien permanent Catégories : Mes Chroniques Littéraires 0 commentaire

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