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OBSCUR DELIRE

Avis d’un SP reçu de @Veda Keirell pour Nouvelle Biographique « Obscur Délire »

Quand Veda Keirell m’a proposé il y a quelques semaines de lire et de chroniquer son livre, j’ai dit oui tout de suite, car j’avais vu un mini-débat très animé sur la question où un journaliste qui connaissait vraiment très mal son sujet du jour, osait mettre systématiquement en doute l’enfer vécu par quelques victimes qui témoignaient ce jour-là, pour la plupart à visage caché, en laissant supposer que certains gestes menaçants avaient peut-être été « mal interprétés ». Le pauvre devrait lire cette courte mais percutante biographie … il commencerait sans doute à mesurer ce qu’est l’érotomanie, cette vraie psychose qui conduit parfois ceux ou celles qui en sont atteints à tuer « l’objet » (et c’est à dessein que j’emploie de mot car pour eux la personne visée n’est que l’objet de leurs délires imaginaires et pervers) du désir fou et non réciproque qui tente désespérément de leur échapper.

J’ai lu très attentivement ce témoignage choc qu’on reçoit comme un uppercut et j’en suis ressortie à la fois glacée d’effroi et heureuse que cette sordide histoire se soit si bien terminée pour Sonali (qui n’est autre que l’auteur du livre dans la réalité. Tout part d’un compliment anodin sur la beauté d’une paire de boucle d’oreilles que l’héroïne fait à A, sa collègue, sans penser le moins du monde que cela puisse porter à conséquence. Comme il nous arrive parfois de dire entre copines après un essayage : « Tiens, cette nouvelle robe – ou baugue ou je ne sais quoi de futile – te va bien ! »

Mais ce compliment aussitôt oublié va devenir la redoutable petite étincelle qui va  allumer un bâton de dynamite dans le cerveau malade de A Et tout sera alors prétexte à celle-ci pour tenter de se « faire aimer » de Sonali Du flicage de ses courriers d’entreprise à l’envoi de SMS de manière quasi ininterrompue (503 en une seule journée et soirée de mai !!!) qui oblige Sonali à la bloquer en chaine partout et à sursauter à chaque fois que son téléphone ou que la sonnerie de son appartement se fait entendre, en passant par des tentatives de rendez-vous forcés et avortés de plus en plus violents, la psychose de A la plonge progressivement dans un enfer qui durera 6 mois et la conduira au bord du burnout.

Seul le soutien de quelques rares collègues et de son mari lui donneront la force de se battre contre cette folie délirante, à l’allure de plus en plus furieuse. Une agression sur sa voiture – pneus entaillés au couteau - suivie de menaces de mort explicites enregistrées grâce à sa présence d’esprit sur le dictaphone de son téléphone portable alors qu’elle était seule sur son lieu de travail, confrontée à son bourreau, fera enfin comprendre à tout son entourage professionnel à quel point A était devenue incontrôlable et dangereuse. Celle-ci perdra son emploi immédiatement (tout comme la RH trop complaisante qui couvrait ses agissements) puis sera internée quelques mois plus tard, permettant enfin à Sonali de tourner définitivement cette page nerveusement très éprouvante.

Les + que j’ai aimé :

La couverture au dessin très parlant (l’œil rouge en dit beaucoup sur le côté inquiétant du personnage central du récit)

L’originalité du sujet et la manière dont ce témoignage délicat et ô combien douloureux a été traité. L’écriture est fluide, la tension est d’abord distillée puis monte crescendo pour aboutir brutalement à l’agression-avertissement qui montre l’extrême dangerosité de ces malades qui peuvent vriller à tout moment. On se pose alors la question angoissante : « Et si cela m’était arrivé ou si cela devait m’arriver dans l’avenir, comment réagirais-je ? » Car cette maladie tabou est encore très mal connue et fait transforme la vie de ses victimes en enfer, quand ce n’est pas pire. Et on est heureux du dénouement salvateur pour Sonali.

Mais combien sont-ils actuellement, qui vivent cette traumatisante expérience sans savoir comment en sortir, faute d’aide et d’écoute vraiment efficace ? Ce livre-témoignage est d’abord fait pour eux afin qu’ils aient le courage de briser au plus tôt la spirale du silence et de la peur. Mais aussi et plus largement pour éveiller les consciences sur cette maladie mal connue qui tue encore chaque année plusieurs dizaines de personnes (il n’existe à ce jour aucune statistique officielle fiable).

La concision du témoignage qui va droit au but, sans fioritures ni lourdeurs inutiles. Tout est dit en 78 pages d’un récit addictif qu’on ne lâche avec soulagement qu’au dernier mot

 

Le – (qui n’en est pas vraiment un)

 

Le début des chapitres (à partir du 10) chevauchent la fin des précédents alors que jusque-là, chacun d’eux était clairement séparés les uns des autres. Cela n’a aucune incidence sur l’histoire mais si le livre devait dans un proche avenir être plus largement édité, cette petite erreur devrait être prise en compte et réparée pour le confort des lecteurs.

 

J’ai adoré ce petit livre qui m’a énormément appris sur cette psychopathie dont j’avais déjà entendu parler mais que je connaissais très mal. Selon le souhait de l’auteur dans sa dédicace, puisse-t-il briser le tabou du silence et de sous-évaluation du danger trop souvent vécu par les victimes d’érotomanie. Et s’il pouvait faire prendre conscience au passage à un(e) seul(e) de ces malades de l’importance d’entamer un parcours de soins, pour eux comme pour les autres, ce livre aura atteint son but. Puisse-t-il être lu au moins une fois par le plus grand nombre de personnes. Pour que l’érotomanie ne soit plus un tabou.

Lien permanent Catégories : Mes Chroniques Littéraires 2 commentaires

Commentaires

  • Merci beaucoup Garance pour votre analyse très juste et pertinente. Comme vous dites, l'érotomanie est un sujet méconnu. Et c'est vraiment le choc quand vous en êtes victime. Je vous remercie pour la finesse de vos propos et pour les axes d'amélioration également que vous évoquez avec beaucoup de bienveillance et de justesse. Il permettront d'avancer dans la bonne voie pour rédiger un Tome 2, pourquoi pas. Un grand merci à vous, encore une fois.
    Veda Keirell

  • Merci pour votre retour Veda.
    Au plaisir de découvrir votre uinvers lors d'un prochain livre, pourquoi pas !
    Belle soirée à vous et à vos proches.
    Cordialement
    Béatrice (Garance2359 sur le site SP)

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